Le « Forum », un nouveau format pour enrichir la coopération franco-allemande
Le Forum constitué pour ce deuxième cycle de travail s’est réuni pour la première fois à Munich les 26 et 27 avril. Ici, pas de protocole. Pas de rapports de force. Des jeunes, des moins jeunes, peu de costumes-cravate, beaucoup de femmes. Des activistes du vélo sont assis à côté de responsables d’institutions publiques nationales ou régionales chargées des transports ; des responsables municipaux de services paysagers à côté d’architectes chargés de la planification urbaine. Pour faire connaissance, les membres du Forum, assis en cercle, sont invités à dire s’ils préfèrent le beurre ou l’huile d’olive, s’ils ont déjà travaillé dans un contexte franco-allemand et s’ils connaissent déjà Munich. L’ambition de l’exercice : établir un contact immédiat, créer rapidement un sentiment de groupe.
Au-delà de cette prise de contact ludique, première impression forte pour tout observateur extérieur, chacun de ces participants perçoit la diversité de ce groupe et des expertises qu’il apporte sur l’urbanisme durable dans un cadre franco-allemand.
En quoi cette approche est-elle différente des formats de coopération franco-allemande existants ?
Un membre du Forum le disait très justement : « c’est bien la première fois que je vois autant de gens travailler ensemble sur des thématiques communes avec autant d’entrain et d’engagement personnel. L’ambiance est positive, constructive. Chacun a sa place dans ce dialogue atypique ».
Le Forum pour l’avenir franco-allemand permet ainsi d’intenses échanges en dehors des circuits administratifs et hiérarchiques habituels, entre ceux qui portent les transformations quotidiennement sur le terrain dans les collectivités territoriales et ceux qui définissent le cadre légal et financier au niveau national ou régional. Les expertises extérieures aux institutions publiques apportent un complément important : acteurs associatifs, académiques et économiques permettent souvent d’élargir le champ des possibles, de pousser à plus d’ambition et d’imagination en regardant les grandes tendances. Le respect de la diversité des points de vue est assuré par une modération attentive à chaque détail, qui favorise des rencontres inédites entre acteurs qui n’ont pas, a priori, vocation à se rencontrer.
C’est ce que souligne un autre participant : « chacun a à cœur de partager son savoir, ses connaissances. L’idée et l’objectif n’étant pas de prendre le dessus dans une discussion mais d’obtenir une solution acceptable pour tous, prenant en compte toutes les facettes d’une même problématique ».
Au-delà de la coopération, le « faire ensemble »
Comprendre les problèmes rencontrés par les voisins et faire connaître les solutions trouvées chez soi : cette découverte mutuelle est au cœur des échanges et permet de produire des recommandations exploitant pleinement la richesse des échanges franco-allemands.
Pour Gilles de Margerie, directeur du co-secrétariat français, « les membres sont très différents les uns des autres. C’est ce qui a fait la qualité des échanges dans le cadre du « Forum » à Munich. Leurs métiers et leurs expériences sont très variés, et tout au long de ces deux journées, ils ont identifié leurs points communs et créé les conditions d’un dialogue, à la fois très bienveillant, très riche et très instructif. »
L’approfondissement des échanges a permis de constater que les défis sont souvent les mêmes pour les communes de part et d’autre du Rhin. Si les méthodes peuvent diverger, les objectifs ambitieux de promotion du développement urbain durable et les problématiques qui y sont liées sont souvent similaires. L’exercice de réflexion transsectorielle est d’ailleurs préconisé dans le rapport « Soutenabilités » de France Stratégie. La réflexion se poursuit en juin et juillet par des sessions de travail en ligne, et aboutira à la rentrée à l’issue d’une dernière rencontre en ligne. Un format innovant pour le monde franco-allemand, dont la valeur se révèle tant au fil des échanges que dans les recommandations qui seront remises à l’automne aux gouvernements français et allemands !
Juriste de formation, Marie-Cécile Milliat a suivi un parcours professionnel en lien avec les questions européennes avant de rejoindre en 2003 le Commissariat général du Plan où elle a assuré le suivi d’un nouveau Groupe (transversal) « Europe ». Après avoir travaillé sur la même thématique et tenu la fonction de Responsable du Groupe d’analyses de la mondialisation au sein du Centre d’analyse stratégique, elle est aujourd’hui membre du Pôle Développement de France Stratégie. Elle y est chargée du suivi de la stratégie internationale (partenariats et relations privilégiées), des relations avec les acteurs ciblés du monde économique et de la sphère académique.
