Un an de dialogues entre pairs franco-allemands

Des dialogues positifs et constructifs
Les participant.e.s ont affirmé apprécier particulièrement la facilitation du dialogue par un tandem franco-allemand de modérateurs du Secrétariat, la qualité de l’interprétation simultanée et le choix des initiatives invitées.
Il ressort également de ces retours que nos dialogues franco-allemands peuvent susciter bien plus qu’un simple intérêt pour le travail d’une autre initiative. L’exemple du dialogue sur le thème de la souveraineté alimentaire locale en témoigne : à Nebelschütz, le projet d’ouvrir une cantine municipale au cœur du village connait un nouvel élan depuis l’échange avec Mouans-Sartoux. Inspiré par l’expérience mouansoise, le maire de Nebelschütz veut maintenant convaincre ses partenaires d’organiser l’approvisionnement de la cantine avec des fruits et légumes cultivés sur place.
Le récit de l’expérience de Mouans-Sartoux a aussi marqué Ann-Marie Weber, participante de Marbourg. A l’issue du dialogue, elle a convié une représentante mouansoise à présenter la démarche de sa commune lors d’une conférence sur le thème des stratégies alimentaires (interprétation simultanée organisée par le Forum pour l’avenir). Par ce partage d’expérience, l’intervenante de Mouans-Sartoux a montré aux participant.e.s allemands (représentant.e.s politiques de l’échelon national, régional et communal) une manière concrète d’atteindre l’objectif de souveraineté alimentaire au niveau local.
Des discussions franches
Pourtant, nos dialogues ne se veulent pas seulement échanges de bonnes pratiques. Ils souhaitent aussi ouvrir un espace pour discuter des difficultés, des échecs et de ce qu’ils nous enseignent. Le cycle de dialogues réunissant les villes de Marbourg, Constance et La Rochelle a par exemple été l’occasion de parler des difficultés dans la mise en place de la coopération entre municipalité et société civile pour atteindre la neutralité climatique. Un.e participant.e commente : « Par sa modération neutre et son regard extérieur, le Forum pour l’avenir crée un espace protégé dans lequel chacun peut s’exprimer honnêtement, sans mâcher ses mots. »
Les retours des participant.e.s soulignent que les échanges en petits comités sont particulièrement vivants et motivants. En réaction, nous avons réduit le nombre de participant.e.s aux dialogues et privilégié les discussions en petits groupes. Lors du cycle d’échanges sur la transition industrielle, nous avons par exemple restreint le nombre des participant.e.s à une ou deux personnes par initiative. Peter Neßman, participant du Burgenlandkreis, a déclaré quelques jours après le dialogue : « La journée d’hier m’a beaucoup plu ! Cela fait des semaines que je n’ai pas eu une aussi bonne réunion. J’ai hâte de reprendre la discussion là où nous l’avons laissée. »
Martin Papot, participant de Dunkerque, nous a également fait part de son impression : « Dialoguer avec les autres est toujours utile, cela permet de prendre de la hauteur. En France, on pense souvent que tout est toujours mieux en Allemagne. Mais en échangeant avec un projet allemand similaire au nôtre, on réalise que nous sommes confrontés aux mêmes difficultés. S’en rendre compte, ça remobilise. »
Tou.te.s les participant.e.s ne penseraient pas d’eux-mêmes à aller chercher des partenaires de l’autre côté du Rhin pour engager un dialogue. Pourtant, ils font le constat que ce sont justement les différences entre les contextes locaux (et nationaux) qui permettent d’adopter un nouveau regard sur son propre champ d’action. Pour Tatjana Veith (Ville de Marbourg), « c’est justement dans le domaine de la protection du climat qu’il est important d’assouplir la pensée en silo qui règne à l’intérieur des frontières nationales. Les dialogues franco-allemands nous ont beaucoup appris, car les communes en France ont parfois des approches différentes des nôtres. Cela vaut toujours la peine d’aller regarder ce qui se fait ailleurs. »
Au cours de cette première année de dialogues franco-allemands, nous avons beaucoup appris : chaque dialogue a dû être adapté à la diversité des besoins de nos partenaires. Nous avons eu ainsi la possibilité d’expérimenter de nombreuses méthodes et nous nous réjouissons de poursuivre l’échange avec les prochains dialogues.